En cabinet, beaucoup de femmes viennent consulter pour des pénétrations douloureuses (dyspareunies) voire impossibles (vaginisme).
Et dans une société où la sexualité est très centrée sur la pénétration, cela crée rapidement de la culpabilité ou des doutes : suis-je normale? Suis-je désirable? Va-t-il me quitter si je n’y arrive pas?
Le désir d’accéder à une pénétration plaisante et facile est très compréhensible : non seulement pour avoir la tranquillisation de satisfaire l’autre, mais bien sûr aussi pour connaître des sensations agréables, partager un moment présent qui puisse enfin être jouissif, joyeux.
Je vous partage ici plusieurs rencontres faites au cabinet, autour des douleurs à la pénétration et du vaginisme. Une occasion de se glisser dans une consultation de sexothérapie et hypnose, et de voir les problématiques qui peuvent y être abordées et traitées.
Douleurs à la pénétration - Quand le corps est sacrifié
E., une jeune femme à la mi-trentaine, vient consulter car la pénétration est synonyme pour elle de douleurs, voire de déchirures ou saignements. Pourtant le désir est là, l’envie d’une sexualité libre et fun aussi: dans sa tête, elle est très libérée, mais le corps ne suit pas.
En questionnant, en déroulant son histoire, on commence à voir que dès les premiers temps de sa sexualité, dès les premiers rapports, il y a eu une tentative de s’adapter aux hommes, à leur rythme et leurs envies: il y a cette envie d’être assez excitante, de se plier à ce qu’il faut pour correspondre à leurs attentes.
Dans ces moments là, son corps à elle est comme mis en sourdine: il doit suivre, s’adapter… quitte à souffrir du coup.
Sauf qu’un corps qui souffre ne peut pas aimer ce qui crée cette souffrance et ne va faire semblant d’aller bien: quand le risque de souffrance est là, il se contracte, se ferme, c’est un mouvement réflexe.
Et finalement c’est ce qu’il s’est passé: pendant des années, E. a voulu une sexualité libérée mais en s’adaptant aux « bad boys » qui croisaient sa route, à leur rythme et leurs gestes parfois brusques et souvent peu adéquats pour son corps à elle.
Les séances de sexothérapie ont pu lui permettre de réaliser que la plupart du temps elle « livrait son corps » à l’autre. On a pu travailler sur les raisons qui la poussent à s’adapter et s’oublier, travailler sur sa sexualité idéale et sur l’estime de soi.
L’hypnose a permis d’aller trouver ses ressources pour apprendre à dire ce dont elle a envie, à s’écouter, à trouver son rythme et son plaisir.
Et depuis, sa sexualité a bien changé… pour son plus grand plaisir !
Vaginisme - Et si ce n’en était pas?
Alors oui, ce titre paraît nier un symptôme mais voici l’histoire de F., une jeune femme qui a toujours eu des difficultés avec la pénétration et qui pratique régulièrement des étirements avec dilatateurs afin d’assouplir son vagin et de permettre plus facilement la pénétration.
Elle m’explique qu’à chaque rapport elle doit également se masser et s’étirer au niveau de la vulve pour que la pénétration puisse être possible.
Au cours des deux premières séances, elle livre peu à peu son histoire. Et finalement, comme dans la plupart des histoires liées au vaginisme ou aux douleurs à la pénétration, il y a une sur-adaptation de F. à ses partenaires. Il y a même des moments où elle a presque été en danger mais a préféré rester avec le partenaire sur le moment.
Il y a donc un premier travail, en douceur, pour lui permettre de comprendre cette peur de perdre l’autre, pour lui permettre de trouver les ressources qui lui permettront de mieux s’écouter.
En remontant l’histoire, il y a aussi des violences sexuelles aux prémisses de sa vie sexuelle.
On travaille donc ensemble à mettre de la compréhension sur les mécanismes en jeu, à mettre en place la possibilité de réparation et de sécurité. L’hypnose dans la sexothérapie est un outil idéal pour cela.
Mais finalement, en creusant un peu plus au cours de la troisième séance, j’en viens à comprendre qu’il y a très peu (voire pas du tout) de caresses, de jeu, précédant une pénétration. Il y a le désir mental d’aller vers une relation sexuelle mais aussi la volonté d’être pénétrable très vite. Pour diverses raisons qu’on prend le temps de discuter, de questionner: quelles peurs se cachent derrière l’évitement de préliminaires?
Et de même, je comprends également que, lorsqu’elle me dit échouer avec les exercices d’étirement quasi-quotidiens, cela veut dire qu’elle n’a pas pu insérer le dilatateur directement et sans excitation… alors qu’il est de la taille d’un pénis en érection!
C’est normal ! Très peu de femmes peuvent être pénétrées sans une bonne excitation préalable. Une des clés du plaisir réside dans le fait de s’accorder tout le temps dont on a besoin, toutes les caresses, la sensualité, le désir… afin que le corps lui-même désire être pénétré.
Dans ce suivi, le mélange de sexologie et d’hypnose a permis d’acquérir à la fois les connaissances pour mieux comprendre le fonctionnement d’un corps de femme et d’aller trouver des ressources de sécurité, d’écoute de soi pour s’autoriser les caresses et le temps nécessaires à son corps.
Souvent, il y a peu d’espace pour parler de sexualité autour de soi et du coup la vision de la normalité peut être assez faussée. Venir discuter en séance de sexothérapie est déjà un grand cap pour déraciner des croyances qui nuisent à votre épanouissement.
Vaginisme - Des gestes qui dérangent
G. vient car la pénétration est quasiment impossible. Or elle est avec son copain depuis deux ans et cela finit par créer des tensions dans son couple. En questionnant son couple et sa sexualité, elle affirme que son copain est très attentionné, très patient, très à l’écoute. A première vue, on pourrait donc se dire: ok, rien à signaler de ce côté.
Sauf qu’un peu plus tard dans cette première séance, elle mentionne le fait que son copain se permet des gestes qui la dérangent.
Il s’agit de gestes a priori anodins, des chatouilles en jouant. Mais ces gestes la dérangent elle, et quand elle le lui dit, il n’y prête pas attention, ou en tous cas il recommence quand même.
Et puis parfois la nuit, il lui touche le sexe pendant qu’il dort, sans s’en rendre compte.
Encore une fois, on en revient à cette notion de sécurité: comme F. ne met pas de barrière franche à ces gestes, car elle ne se sent pas entendue et en a marre de répéter, ou parce qu’elle a peur d’être la relou de service en pointant du doigt des gestes dont il est a priori inconscient, c’est son corps qui prend la relève et se défend contre cette personne envahissante (son copain donc).
Le corps réagit de manière réflexe : il se défend, reste aux aguets, se détend difficilement, ce qui résulte en un vagin peu « ouvert » et une lubrification quasi absente.
Au final, les séances auront permis de dénouer pas mal de dysfonctionnements dans sa relation, d’évaluer ce qui serait plus juste pour elle (et pour leur relation du coup). L’hypnose a permis de travailler sur l’affirmation de soi, d’apprendre à se sentir légitime dans ses choix.
Voici quelques exemples de ce qui a pu être abordé au sein de ces séances: peut-être qu’en lisant ces lignes cela vous paraît évident que la sexualité de ces femmes ait pu être entachée au vu des circonstances évoquées, et pourtant parfois on ne voit pas l’évidence sur laquelle on grandit.
Parler, échanger librement et sans aucun jugement permet de mettre des mots sur certaines situations, de comprendre pourquoi il y a une différence entre notre sexualité douloureuse et notre sexualité fantasmée. L’hypnose et la sexothérapie permettent d’aller non seulement répondre à vos questionnements mais aussi trouver les ressources en vous pour mieux vous affirmer et du coup trouver votre plaisir.
Si vous vous êtes reconnue dans un de ces exemples ou si simplement cela vous donne envie de travailler avec moi, vous pouvez aller sur ma page de rendez-vous en cliquant ici.