Je vois souvent en cabinet des personnes qui « craquent » le soir, avec une tablette de chocolat devant la télévision, un verre de vin quotidien, un fromage entier pendant qu’elles cuisinent… Et qui s’en veulent, qui veulent « de la volonté » pour ne plus craquer.
En grande partie car cela impacte leur apparence physique, cela favorise ces kilos en trop qui leur pourrissent le quotidien.
Sauf que, se focaliser sur l’apparence, sur le poids, être en bataille constante avec un rééquilibrage alimentaire ET penser que c’est une question de volonté : c’est le cocktail parfait pour continuer à craquer et à s’en vouloir.
Petite explication:
Chaque matin, c’est un peu comme si on se réveillait avec une pile plus ou moins chargée.
Et au fil de la journée, chaque action va vider ou recharger un peu cette batterie.
Si l’action nous coûte, nous pèse, elle vide un peu (ou beaucoup) notre batterie.
Si l’action a du sens, ou nous procure de la joie ou de la détente, elle recharge un peu (ou beaucoup) notre batterie.
Souvent, la majorité de nos actions sont destinées à nous conformer aux autres, à nous adapter, pour ne pas perdre leur amour ou notre place dans le monde (dans notre travail, dans notre foyer etc…).
Et si ces actions ne sont pas alignées avec ce qui nous va vraiment, avec ce qui a du sens pour nous, on cumule des petites ou grosses frustrations au fil de ma journée, qui nous vident de notre énergie.
Donc, pour se recharger, il y a différentes façons de faire:
- Nourrir ses besoins physiologiques : manger quand on a faim, boire quand on a soir, dormir quand on est fatigué…
- Nous nourrir via des actions qui nous apportent de la joie, de la fierté ou de la satisfaction car elles ont du sens et on se sent acteur de notre vie.
Un autre moyen qui nous donne l’illusion de nous recharger, est de nous remplir : avec de la nourriture, des séries Netflix, des achats sur Internet, en traînant sur les réseaux sociaux….
Ces actions là nous rechargent peu car elles sont très passives : on ne réalise rien qui nous rende fier de nous. Et elles nous apportent une satisfaction seulement instantanée, qui ne dure que tant que le remplissage dure.
Au lieu de nous apporter une satisfaction profonde ou durable, elle nous donne un soulagement superficiel et éphémère.
Et on peut alors se retrouver à manger toute(s) la (les) tablette(s) de chocolat, sans fin et sans faim.
Pour enrayer les fringales émotionnelles, il faut donc commencer par regarder de quoi est fait notre quotidien, de quoi on le remplit.
Reconnaitre qu’il y a des choses à changer dans notre vie. Reconnaître qu’il faut changer l’organisation de notre semaine, prendre la décision d’y remettre de la joie et du sens pour nous recharger émotionnellement.
En mettant dans notre vie un quotidien qui nous remplit de joie, de satisfaction, de sens, de fierté, on n’aura plus besoin de compenser cette fatigue ou cette frustration par une tablette de chocolat devant la télé le soir.
Et l’effet kiss-cool, c’est qu’en même temps, comme on va moins avoir besoin de se calmer par la nourriture, on va progressivement perdre ce bourrelet qui nous prenait toute notre attention.
L’effet bonus, c’est qu’en reprenant les rênes de notre vie et en aménageant un quotidien qui nous satisfait et dont on est acteur, on va faire en même temps remonter l’estime de soi, et elle sera moins dépendante de l’apparence physique.
Vous voyez, on n’arrête pas ces fringales par la « volonté », en se restreignant très fort et en serrant les dents de frustration.
La volonté, c’est un shot d’énergie qu’on dépense, pour se forcer à faire quelque chose qu’on n’a pas envie de faire mais qui en vaut le coup. C’est utile, notamment pour se mettre le coup de pied dont on a besoin pour reprendre son quotidien en main, ou encore pour prendre enfin rendez-vous pour se faire accompagner dans ce changement… La volonté, c’est un shot d’énergie qu’on dépense, ça vide notre batterie : c’est donc à utiliser ponctuellement, pour des choses qui en valent la peine.
Alors pour démarrer, je vous propose un exercice qui vous permettra de faire un état des lieux. Pour vous rendre compte de quoi est fait votre vie, votre quotidien.
Prenez un carnet ou un agenda, et notez chaque soir:
- Les émotions que vous avez eues dans la journée (grosso modo, l’état émotionnel de votre journée)
- Les joies que vous avez eues dans la journée: il ne s’agit de se forcer à trouver de la joie dans les petites choses de la vie (c’est un exercice intéressant aussi, mais pas ici) mais de voir « combien » il y a de joies dans vos journées et à quoi elles sont liées (à de la nourriture, des séries… ou d’autres activités où vous êtes acteur de votre vie)
- Donnez une note de satisfaction sur 10 à votre journée.
Faites ce bilan quotidien pendant 1 semaine, et vous aurez une vue sur votre quotidien et probablement des premiers déclics qui vont venir.
Bien sûr, ce n’est pas toujours simple, car il y aura peut-être des actions à mettre en place, des petites ou grandes décisions à prendre, des renoncements.
Et il y a aussi un état d’esprit à changer : oui, c’est normal d’avoir toutes nos journées heureuses, et de temps en temps des journées frustrantes, et non l’inverse!
Alors n’hésitez pas à venir en cabinet si vous souhaitez vous faire accompagner.